Regardons les choses en face: nous avons peur.

Nous vivons une époque d’incertitude, de questions sans réponse et d’horizons flous. Et cela nous dérange. Nous venons d’une société où la force était censée être une vertu, la sécurité une valeur ajoutée; et nous semblions tous vivre en sécurité et convaincus de tout.

A présent les masques tombent et nous apparaissons vulnérables, nus, tels que nous sommes: effrayés…et dire que nous avons peur est effrayant.

La société est parvenue à nous rendre vulnérables au regard des autres alors que durant tout ce temps nous accordions trop de valeur à l’opinion des autres. Nous avions créé un monde basé sur le jugement, les étiquettes, les préjugés. Il fallait alors toujours paraître plus fort que son voisin en cachant le moindre signe de faiblesse, de vulnérabilité.

Un vrai cercle vicieux qui nous empêche de nous montrer tel que nous sommes.

Profitons donc de cette situation nouvelle pour mettre fin à cette perversion. N’ayons pas peur d’avoir peur car nous ne savons pas comment cela se terminera, car nous vivons à une époque sans précédent car nous sommes bloqués et que nous ne savons pas quand nous pourrons redémarrer. Parce que nous ne pouvons pas quitter la maison. Parce qu’un minuscule virus a provoqué le plus grand bouleversement de la société que nous ayons jamais connu. Et oui, nous avons peur. Disons le  sans peur et sans complexes.

Apprenons à vivre avec cette peur. Assumons là d’abord puis domestiquons la ensuite. Ce reflet de nous même que nous renvoie la peur devrait nous inviter à réfléchir plus que jamais sur qui nous sommes, ce que nous faisons et ce que nous voulons être. Elle peut nous être utile. Observons ce reflet dans le miroir et apprenons. Depuis plusieurs moi des choses ont changé. Prenons conscience et assumons ce que nous voulons préserver et ceux que nous pouvons laisser derrière nous. Regardons la peur en face et déclarons lui que nous savons qu’elle est là, et nous lui donnons une place dans nos vies. Quand elle sera installée, vivons avec elle.

La peur ne signifie pas s’arrêter. La peur implique la réflexion, la pensée et l’action.

Photo David Arquimbau

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